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L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a auditionné, mercredi 30 mars 2011, le collège de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et son président, M. André-Claude Lacoste, à l’occasion de la présentation par cette Autorité de son quatrième rapport annuel d’activité : « L’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2010 ».
L’ASN a jugé qu’au vu des 1 964 inspections effectuées sur le terrain, dont 25 % de manière inopinée, le niveau de sûreté nucléaire et de la radioprotection en France demeurait d’un niveau « assez satisfaisant » en 2010, même si on compte 1 107 incidents dont trois de niveau 2 (la saisie à la main d’un objet radioactif à Chinon, la perforation d’un gant de protection à La Hague, l’altération d’une source au cobalt lors d’une opération de réparation d’un appareil de gammagraphie à l’usine Fleursmetal dans la Loire).
L’utilisation des techniques de radiologie en milieu médical demeure un sujet de préoccupation, en raison de la carence en praticiens formés, dont un programme assure cependant désormais progressivement l’augmentation des effectifs (430 fin 2010, 600 fin 2012).
L’ASN s’inquiète de l’exposition croissante au rayonnement du fait des traitements médicaux, d’un niveau déjà très critique aux États-Unis et au Japon. En France, l’enjeu est d’orienter vers les outils d’imagerie par résonance magnétique (IRM) plutôt que vers les scanners qui délivrent des doses atteignant jusqu’à 20 mSv. Les sociétés savantes sont mobilisées pour sensibiliser les praticiens, mais il faudrait investir dans la création d’IRM.
S’agissant de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima, M. André-Claude Lacoste a prévenu que la maîtrise de la situation, par le rétablissement du refroidissement des combustibles via une circulation continue d’eau douce, prendrait au mieux plusieurs semaines, sinon des mois, et que la zone concernée serait contaminée pour plusieurs années, voire des décennies. Il a rappelé le contexte dramatique créé par le double choc du séisme et du tsunami, qui accroît la difficulté du recueil d’informations.
Il a observé que le débat sur le niveau exigeant de sûreté de l’EPR, auquel serait imputable le surcoût responsable de la perte du marché d’Abou Dhabi fin 2009, relevait désormais d’un « autre monde », et a constaté par ailleurs les obstacles évidents à un contrôle sur la vente éventuelle, par certains pays, de réacteurs « low cost ».
Les centrales nucléaires françaises de 900 MWe atteignent leur trentième année, et la troisième visite décennale s’est déjà conclue par une autorisation de prolongation pour Tricastin 1. L’ASN adopte en ce domaine une démarche d’analyse au cas par cas ; une autorisation de poursuite d’activité n’empêche pas ultérieurement une poursuite de contrôle en activité. Toute visite décennale s’accompagne d’une mise à niveau de la sûreté. En Allemagne, en revanche, la gestion de la prolongation des centrales se révèle plus politique que technique, avec des « stop and go » assez déroutants pour les opérateurs.
La vidéo de cette audition est consultable à l’adresse suivante :
http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=2415&synchro=0
Le compte-rendu intégral est disponible à l'adresse suivante :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-oecst/10-11/c1011010.asp#P5_117
Le site de l'ASN consacré à la crise au Japon :
http://japon.asn.fr/
Le communiqué de presse de l'ASN :
http://www.asn.fr/index.php/Site-de-l-ASN-Special-Japon/Communiques-de-presse
Le compte-rendu intégral est disponible à l'adresse suivante :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-oecst/10-11/c1011010.asp#P5_117
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Le communiqué de presse de l'ASN :
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